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Figurez vous que notre nouveau Monarque s’amuse au jeu des chaises vides, il parade de salons en manufactures, on le voit et on l’écoute sur toutes les étranges lucarnes et ces gens de la cour ayant perdu la bataille du pouvoir n’en finissent pas de se désoler de le voir un jour ici et le lendemain là-bas, tout là-bas. La tête leur en tourne et ils sont fort dérangés dans leur somnolence habituelle. Il est sur tous les fronts, rassure lorsque le doute étreint les âmes sensibles, fustige avec élégance mêlé d’une pointe de moquerie contenue ces écrivaillons des gazettes qui tentent d’exister tandis que les montagnards, perdus après leur déroute organisent des veillées d’armes afin de pouvoir se compter. ![]() Las mon cousin, les rangs sont bien clairsemés, c’est Waterloo morne plaine et dans les officines des partis, la morosité peu à peu s’installe au cœur des troupes. ![]() C’est que ce Baron pressé devenu Monarque n’a point de leçons à apprendre de notre Machiavel du passé, il est bien plus que cela, car il frappe là où on ne l’attends jamais. Il savait bien que ces gens de la montagne tenteraient un regroupement avec les jacobins. Ceux-ci en appellent à ce Jaurès, et à ses lumineuses révélations d’un monde utopique qui n’existe que dans leurs cœurs. Peut importe, il les ridiculisent en se référant à leurs pairs, s’appropriant un territoire jadis chasse gardée de ces troublions du populisme fort à la mode. Il n’a pas hésité à distribuer divers hochets à leurs plus grand capitaines, afin d’étouffer dans l’œuf toute tentative d’organisation d’opposition et il a fait cela sans dire un mot, le sourire aux lèvres, justifiant avec panache toute proposition d’ouverture à sa cour. ![]() Ses plus fidèles valets n’y comprennent plus rien, certains vont même jusqu’a montrer leur mauvaise humeur, mais il les rassurent, leur expliquant en catimini qu’il vaut beaucoup mieux laisser ces capitaines jouer de divers hochets et se brûler les mains à la forge de la tâche que de les laisser pour compte marmonner dans leur barbe et régurgiter leur bile à longueur de journée. ![]() Ainsi, il a occupé avec brio le Marquis des humanités , celui ci bien qu’accusant plus de 70 années à traîner dans les ministères, s’est retrouvé tout ragaillardi et le voici reprendre ces grands oiseaux de fer blanc pour courir le monde et y apporter la bonne parole. Ah mon cousin, que la flatterie est révélatrice de la condition humaine! ![]() Mais il y a pire. Vous n’êtes pas sans savoir mon cousin que chez ces utopistes du petit peuple, quelques vieux caciques auraient pu reconstruire une opposition solide face au nouveau monarque. Parmi ceux ci, il y a ce septuagénaire aux allures de banquier, l’œil plein de malice et la verve toujours au bord des lèvres. Il fut rappelez-vous le grand argentier de cet étrange Monarque qui se disait proche de la montagne et des jacobins mais qui avait volontiers fricoté avec les plus durs valets d’un tres vieux Maréchal en déroute devant gérer l’ingérable lors de notre sombre histoire face à ces Teutons vainqueurs de nos armées mal entraînées comme c’est souvent le cas dans ce royaume de France. L’on préfère trousser la coquine juste après les vendanges plutôt que de salir nos culottes sur les champs de manoeuvre… Il voulait se présenter contre le Baron pressé Cependant, la Duchesse royale de Poitier lui a coupé l’herbe sous le pied et vexé de sa mise à l’écart, il s’est contenté de regarder la joute, fatale pour la Duchesse, sans jamais intervenir afin de ne point salir sa cuirasse… Ainsi sont ces valets de cour lorsqu’ils savent que le pouvoir n’est pas à portée de leurs mains. Le nouveau Monarque veut pouvoir réformer en paix! Il sait que ce royaume, sans réformes profondes, va tout droit vers un futur de désolation parfaite et il veut éviter ce chaos à tout prix. Aussi, il organise place nette, promet moultes charges honorifiques à tous ses concurrents déçus et pas un qui ne refuse le marocain tendu! Ils se lèvent tous et c’est en chemise de nuit qu’on les voit fouetter cocher pour s’en aller rencontrer le Monarque, dès fois qu’il change d’avis! Voici notre rabin défroqué parti pour de nouvelles aventures, le voilà proposé président du comité de surveillance des indigents sans monnaie de part le monde. Il va avoir bel équipage, sera reçu comme un Prince et plutôt que la vie d’exil des perdants, il a choisi bien sur d’en assumer la charge pour briller encore un peu. Ne me demandez pas mon cousin qui était son prédécesseur, son nom est déjà oublié, mais qu’importe la réalité des choses, pourvu qu’on ait l’ivresse… Et un de moins sur le chemin du Monarque, il en a éliminé déjà 6 en distribuant ainsi quelques hochets d’apparat pour les occuper un peu, le temps que sa politique puisse porter de beaux fruits, enfin toujours l’espère t-il. Les temps changent mon cousin et nous entrons vraiment dans ce 21 ème siècle, même en ce pays de doulce France, rétrograde, cramponné à ses vieilles habitudes, mais dans une déroute économique totale. Le Duc de Flamby ne décolère pas, il ne dispose plus que du menu fretin, plus de capitaines pour mener la danse, juste quelques jeunes freluquets avides de pouvoir mais ne sachant rien proposer vraiment pour que le veau d’or soit enfin partagé équitablement entre toutes les couches d’une société un peu perdue par le souffle terrible de la modernité triomphante. Je puis vous assurer mon cousin que cette époque va décoiffer, à très bientôt pour les dernière nouvelles du royaume. Je rentre très bientôt, je vous régalerai de ce tabac blond que vous affectionnez tant. Il paraît que le nouveau Monarque exagère, la taxe sur le tabac a plus que quintuplé. ![]() Que voulez vous mon cousin, il faut bien qu’il trouve de quoi payer ses argousins. ![]() Vous vous en régalerez, lorsque près de l’âtre vous me lirez à la lueur des chandelles de suif. En effet, notre compagnie de la lumière magique risque fort de tenter de noircir le tableau, mais rien n’est décidé céans, nous verrons bien plus tard mon cousin. A bientôt de vous lire! Votre cousin Horace. ![]() | ||
Votre missive a réussi à parvenir dans nos contrées reculées malgré l’indigence de nos valets porteurs des plis. Imaginez déjà qu’ici ces insatisfaits permanents prétendent nos faire bouger avec eux ! Mais vu l’énergie déployée, je crois que bientôt nous risquerons moins de délai à chercher nos plis nous-mêmes ! Vous me la baillez balle avec les menus potins et trahisons de nos princes et de leurs rivaux, mais sachez qu’ici ces jeux de cours ne changent guère la vie de nos gueux. Dans nos terres des bandes de manants s’invectivent, certains conspuent ces nouveaux froments que des margoulins d’outre-mer veulent les obliger à semer, pendant que d’autres hurlent au sacrilège parce qu’on voudrait leur interdire de bouleverser les traditions agricoles. Dans nos bourgs, des bandes d’aigrefins sévissent de plus en plus depuis que les archers du Roy préfèrent rester dans leurs garnisons pour mieux peaufiner les dénombrements exigés par leurs chambellans. Ainsi certains d’entre eux se sont aventuré à vouloir fouiller notre bâtisse mais heureusement ils n’ont rien trouvé à dérober quoi que ce soit qu’il leur semble bon. Que voulez-vous à part les écus ces damoiseaux ont déjà tout à leur disposition ! Que faire quand la besogne manque depuis que nos fabriques passent plus de temps à quérir des subsides auprès des paperassiers qui envahissent nos institutions chacun se croyant d’autant plus utile en échafaudant de nouvelles procédures. Quant aux marmots, leurs précepteurs ont beau essayer de leur inculquer quelques morales, les étranges lucarnes leurs enseignent que les tournois de balle sont plus importants que les disciplines et les vertus. Mais l’impéritie de leurs procréateurs dans l’oisiveté de leur absence d’ouvrage n’aide guère à leur donner un modèle constructif. Mais comment espérer que les manants retournent aux champs ! à peine ils prennent le manche de la bêche que déjà le fermier voit affluer des commis et des clercs réclamants moult taxes et émolument pour satisfaire les médicastres ainsi que ces pauvres hères qui affluent des comptoirs lointains qui croupissent dans la misère. D’ailleurs je redoute que nos campagnes se livrent à l’agitation devant les cours dispendieux qu’exigent les négociants en fruits et légumes, même les mitrons voient le cachet de leur pain renchérir, et que dire des louages des chaumières qui atteignent des apothéoses… Car ils ont beau nous la bailler belle, les boniments de tous les augustes seigneurs dont vous nous narrer les ébats, ne réussissent guère à remplir les escarcelles du bon peuple. Quelle idée aussi de leur dire de besogner plus quand l’ouvrage manque déjà et que les grands argentiers commencent à craindre pour leurs écus qui chancellent ! J’attends avec impatience votre beau tabac, ici il ne nous reste que celui des contrebandiers ! Mais je mets de coté pour vous une eau de poire que m’a raffinée un croquant de mes amis. En l’espérance qu’au cours d’un prochain voyage vous daignez accepter de nous visiter. Votre cousin Théodule. | ||
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![]() ![]() ![]() ![]() Mais not seul défaut: On est trop modestes! ![]() ![]() | ||
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MAIS, au-delà du contenu, la forme est bizarre... En essayant vraiment très modestement de ne pas paraître trop pédant, je vous tire les oreilles à tous les deux. Ecrire dans le style ancien est une chose extrémement difficile et complexe, qui se heurte très vite aux anachronismes. Par exemple: domi essaye d'écrire 19 ième, et emploie le mot "manufacture", qui avait surtout cours au 18 ième trazi répond "fabrique", ce qui dans son texte mélangé 18-19 ième siècle avait d'abord le sens de "paroisse"... M'en veuillez pas, chuis un amoureux transi de La Rochefoucault, La Bruyère, La Fontaine et George Sand. | ||
![]() Bien avant sous Colbert les manufactures du roi de France voulaient bien dire qu'on y manu-facturait bien des choses, des étoffes entre autre. Marre d'importer celles des anglais ![]() Mais bon, au 19 ème siècle il n'y avait pas la télévision et les "étranges lucarnes" n'existaient donc point non plus. Cela oblige à quelques égarements atypiques surtout que domi et les dictionnaires du vieux Français ça fait deux! Même 3! Disons que l'on s'amuse de la plume sans se prendre la tête tout en racontant des choses entrevues à la faveur de personnes différentes de ces journaleux dont le métier est de penser et de juger pour nous, à NOTRE place, tout en prenant bien soin, subtile malice de leur art, de ne PAS le laisser entrevoir tout en amenant le lecteur à croire qu'il pense de même. ![]() Ici c'est différent et rarement lu ailleurs. C’est brut de fonderie. (mon prof de french me dirait: Domi avec des phrases si longues, tu vas ENCORE endormir ton lecteur) ![]() Ce genre de texte est un autre éclairage de notre vécu récent. Pas sur qu'il soit si égaré que cela lorsqu'on apprend que le "socialiste" DSK va toucher 30.000 euros chaque mois "in the pocket" et certainement net d'impôts tous frais payés, pour continuer à fréquenter les bijoutiers de la place Vendôme lorsqu'il reviendra de New York à Paris avec sa nana beaux yeux bleus... Trois fois le salaire avoué d'un Président de notre république... Sans les ennuis! ![]() Ponce Pilate savait faire aussi bien! Ca n'a pas empêché pov utopiste Jésus de s'en ^prendre plein la tronche... les argentins aussi FMI ou pas! Je ne suis pas socialiste, donc cela ne me touche point trop. Si je l'étais, j'irais me pendre! Les "partageux" comme on disait au 19 ème siècle (socialistes) ne sont plus vraiment ce qu'ils étaient... Il suffisait d'entendre hier ce Lang parader dans les étranges lucarnes! Vous parlez, ce type est socialiste comme Domi est curé! Mieux vaut en rire. ![]() Ne rien prendre vraiment au sérieux, ces gens qui nous gouvernent ne le sont pas. Pourquoi le serions nous? ![]() Horace a bien d'autres chats à fouetter et vous donne RDV la semaine prochaine(peut être) pour les dernières nouvelles du soleil ![]() | ||
Citation: ...et c'est l'essentiel !! D'ailleurs, je regrette ma remarque inutile. ![]() Mea culpa donc, et surtout, continuez. ![]() | ||
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Mon mutisme a du vous paraître factieux mais j’étais parti quelques jours naviguer parmi les nombreuses îles de nos compères les Hellènes… J’ai eu beau temps et l’eau fut limpide, les paysages superbes… Les ruines grecques devaient être d’une beauté magnifique, mais tant de belligérances, guerres, croisades ou autres rivalités n’ont laissé que ruines. Qu’il est désolant de voir des bastions militaires bâtis d’empilement de fûts de colonnes de marbre sculptés par les civilisations grecques antiques ! Pourtant à voir ces îles surexploitées par les agnelles et les chèvres, raclées jusqu’au roc de toute végétation par ces herbivores en surnombre, j’ai cru entrevoir l’avenir de nos campagnes. Même les mers semblent dépeuplées par la sur-pèche. Le poisson qui reste est élevé dans des fermes marines et je m’interroge de connaître avec quelle pitance ! Là-bas grâce à l’écu tous les prix sont à l’encans de par chez nous, mais les appointements n’ont pas suivi ; alors reste les solutions de vendre les terres aux voyageurs. Le tourisme tout puissant construit à tout va des logis sans styles alors que précisément l’originalité du style provoquait ce tourisme. Des lotissements insipides côtoient des Ikea, Leroy Merlin, Volkswagen et autres firmes, au point que l’on a la sensibilité d’être resté chez soi. Partout les constructions fleurissent, les régions visitées respirent la richesse de cette nouvelle manne touristique ou même les pays de l’Est apportent leurs contributions nouvelles. Les côtes turques sont inondées de lotissements triomphe de la laideur architecturale et de l’investissement bêtement pragmatique. Un des avantages de ce voyage fût d’avoir pu subsister quelques jours sans entendre causer de notre monarque absolu ; Même les fanatiques de la Sioule au ballon ovale ne trouvaient pas leur content d’information. Quel agrément! Douze jours loin de nos gazettes m’ont fait oublier nos propres contradictions et j’espère de vous, cher cousin, une narration efficace dont vous avez le secret pour me relater les dernières turpitudes de nos incohérences politiques. Ton cousin Théodule | ||
![]() Sa tendre épouse en a profité pour se sauver au loin et le pauvre homme ne l'a point supporté mon cousin . Les hommes parfois ont cette lourde tâche d'avoir à supporter la légèreté de leurs compagnes en plus des misères de la vie. J'en profite pour lui faire un toilettage de circonstance, y ajouter moulte parchemins à lire tres à la mode de chez nous avant de m'en aller reposter tout cela chez nos amis canadiens. Mais très bientôt, nous aurons l'occasion de parler de ces rastaquouères grévistes bien à l'abri dont nous devons payer les pensions et qui nous empêchent de nous rendre à nos ouvrages, trépignant du pied comme des gamins capricieux. ![]() Je ne doute pas que vous apprecierez mon cousin, à très bientôt. Je m'en retourne faire des étranges choses html et autres circonvolutions dont je me passerait bien, mais ainsi est la vie virtuelle, tout y arrive et tout y fini sans même savoir pourquoi. A bientôt mon cousin et reposez vous bien de ces embruns salés que vous avez dû prendre la semaine passée. Horace | ||
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