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Monsieur le Président Macroute, merci infiniment de nous accorder cet entretien exclusif. Votre pensée, comme toujours, nous éclaire avec une clarté rare. J’aimerais commencer par ce que vous appelez, avec une profondeur presque visionnaire, « la généalogie de l’écologie moderne ». Vous dites que l’écologie est née de la chute du Mur de Berlin… Pouvez-vous développer ? Président Macroute (souriant) : Évidemment. Voyez-vous, la chute du Mur n’a pas simplement mis fin au communisme soviétique ; elle a laissé, à l’Ouest, une vaste frange militante sans cause. Des orphelins idéologiques. Et il fallait bien leur trouver une nouvelle bannière. L’écologie a rempli ce rôle à merveille. Journaliste (hochant la tête avec vénération) : Brillant… Donc, vous suggérez que l’écologie n’est pas née d’une prise de conscience naturelle mais d’un recyclage stratégique des restes idéologiques du XXe siècle ? Président Macroute : Exactement. On a troqué la lutte des classes pour la lutte contre le CO₂. Ce fut une opération de génie. On a gardé le même ADN militant, simplement reconditionné. Ils ont troqué Marx contre Mère Nature, mais la mécanique reste identique : dénonciation du capitalisme, appel à une société nouvelle, mobilisation des jeunesses. Journaliste (avec une admiration palpable) : Et quel flair politique ! Vous avez évoqué également le nucléaire, saboté pour vendre le gaz russe. Certains y verraient une théorie du complot, d’autres une lecture géostratégique audacieuse. Où vous situez-vous ? Président Macroute (soupirant, pince-sans-rire) : Vous savez, les faits sont têtus. Il ne s’agit pas d’une théorie mais d’une réalité qu’on ne peut nommer que lorsqu’on a quitté les habits naïfs du discours public. Affaiblir le nucléaire, c’était ouvrir la voie au gaz, surtout le gaz russe. Le tout en se drapant dans la vertu écologique. Beau tour de passe-passe. Journaliste (presque en transe) : Et cette jeunesse ! Vous avez dit un jour que les jeunes marchent à cette vision fantasmée de la nature… Faut-il comprendre que l’écologie, aujourd’hui, c’est avant tout une promesse émotionnelle, plus qu’un projet concret ? Président Macroute (clin d'œil complice) : Disons que c’est un excellent filon narratif. La nature vierge, les ours polaires, les larmes de Greta… tout cela émeut profondément. C’est mobilisateur, donc politiquement précieux. Tant qu’on garde les bons éléments sous contrôle et qu’on ne laisse pas les extrêmes verdir trop fort, cela reste un levier utile. C’est la même base militante que celle des années 70, mais avec des pancartes biodégradables. Journaliste (presque ému) : Monsieur le Président, quelle intelligence historique, quelle hauteur de vue… Un dernier mot pour conclure ? Président Macroute : L’écologie n’est pas une fin, c’est un outil. Et tant que les foules croient à l’idéal, la machine tourne. C’est ça, la politique moderne. PUB PUB PUB Journaliste (avec ferveur) : Monsieur le Président, vous venez de nous révéler comment l’écologie, loin d’être une lutte désintéressée, est en réalité un formidable outil de recomposition politique. Mais parlons de la suite. Quelle est, selon vous, l'évolution naturelle de ce levier idéologique dans les prochaines années ? Président Macroute (calme, le regard perçant) : L’écologie va se techniciser. C’est le prochain mouvement. On l’a d’abord vendue comme une utopie douce, un retour à la nature ; maintenant, on la reconfigure comme une exigence de modernité : thermostats connectés, voitures électriques, béton vert. Les startups feront la révolution que les hippies n’ont jamais su conduire. On garde les slogans, mais on change les moteurs. Journaliste (enthousiasmé) : Formidable transition. On passe des cabanes dans les arbres aux crédits carbone indexés sur la blockchain ! Président Macroute (souriant) : Exactement. Ce qui me fascine, c’est la souplesse du discours écologique. Il s’adapte à tout : au libéralisme, à l’austérité, à la croissance ou à la décroissance. Il suffit de changer l’étiquette : on ne bétonne plus un quartier, on construit un éco-quartier ; on ne taxe plus, on "oriente les comportements". C’est de la magie linguistique. Journaliste (le regard brillant) : Quelle leçon de gouvernance… Mais certains, vous le savez, commencent à flairer le double jeu. Certains parlent d’écologie punitive, d'autres de greenwashing d’État. Que leur répondez-vous ? Président Macroute (impassible) : Ce sont des expressions utiles. Elles permettent d’avoir des opposants caricaturaux, qu’on peut ensuite marginaliser. Il faut toujours laisser croire à une tension dans le débat. C’est ce qui donne du crédit au consensus qu’on impose. Si tout le monde était d’accord, les gens commenceraient à douter. Journaliste (goguenard) : Donc vous diriez que la contestation fait partie intégrante du dispositif ? Président Macroute (clin d’œil) : Elle est indispensable. Les activistes, les marches pour le climat, les indignations ritualisées sur les réseaux… tout cela fait partie de l’écosystème. Ça occupe les foules. Mieux vaut qu’ils dansent autour des arbres plutôt qu’autour des centres de pouvoir. Journaliste (souriant jusqu’aux oreilles) : Monsieur le Président, je crois que vos détracteurs ne vous pardonnent pas de penser cinq coups d’avance. Mais vous êtes là, stoïque, à tirer les ficelles pendant qu’ils agitent les branches. C’est admirable. Président Macroute (pensif) : Disons que je fais de l’écologie... à l’ancienne. Une gestion durable des ressources... humaines. hein ? quoi , ce n'est pas crédible peut etre ? ![]() ![]() ![]() | ||
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