Le site de la rencontre amoureuse sérieuse.
N°Annonce

Mot de passe

Garder en mémoire

<< Précédent | Analyse bien intéressante| Suivant >>
14/12/2007
Citation:
On pourrait ajouter aux causes de la ruine de Rome beaucoup d’incidents particuliers. Les rigueurs des créanciers sur leurs débiteurs ont excité de grandes et de fréquentes révoltes.

La prodigieuse quantité de gladiateurs et d’esclaves dont Rome et l’Italie étaient surchargées a causé d’effroyables violences, et même des guerres sanglantes. Rome, épuisée par tant de guerres civiles et étrangères, se fit tant de nouveaux citoyens, ou par brigue, ou par raison, qu’à peine pouvait-elle se reconnaître elle-même parmi tant d’étrangers qu’elle avait naturalisés. Le sénat se remplissait de barbares ; le sang romain se mêlait ; l’amour de la patrie, par lequel Rome s’était élevée au-dessus de tous les peuples du monde, n’était pas naturel à ces citoyens venus de dehors ; et les autres se gâtaient par le mélange. Les partialités se multipliaient avec cette prodigieuse multiplicité de citoyens nouveaux ; et les esprits turbulents y trouvaient de nouveaux moyens de brouiller et d’entreprendre.

Cependant le nombre des pauvres s’augmentait sans fin par le luxe, par les débauches et par la fainéantise qui s’introduisait. Ceux qui se voyaient ruinés n’avaient de ressource que dans les séditions, et en tout cas se souciaient peu que tout pérît avec eux : les grands ambitieux et les misérables qui n’ont rien à perdre aiment toujours le changement.

Ces deux genres de citoyens prévalaient dans Rome ; et l’état mitoyen, qui seul tient tout en balance dans les états populaires, étant le plus faible, il fallait que la république tombât.
Mic : Quel rapport avec l'actualité ?
Mac : Devine !

Domi : C'est un UMP ?
Xiane: Presque. C'est Bossuet
14/12/2007
Citation:
Les rigueurs des créanciers sur leurs débiteurs ont excité de grandes et de fréquentes révoltes.


On en a eu un exemple flagrant en 1871 ; Paris avait résisté victorieusement au prix de toutes sortes de sacrifices au siège par les armées allemandes; tous ceux qui le pouvaient avaient fui la ville assiégée pendant que les autres et notamment ceux qui ne pouvaient aller nulle part défendaient la ville-lumière et mouraient sur les remparts, voire dans des sorties militaires-massacres organisées comme l'on sait.
Ceux qui le pouvaient avaient pris soin de mettre leur famille à l'abri au loin, et ils avaient raison car les civils n'étaient pas épargnés : jusqu'à l'Odéon il pleuvait des bombes et Sarah Bernhardt y a vu l'enfant qui servait de saute-ruisseau à l'ambulance qu'elle avait organisée être coupé en deux, la peau arrachée par un obus qui avait rebondi sur le pavé sans éclater.

Puisque les hommes en âge de prendre les armes avaient été réquisitionnés, un moratoire avait été concédé sur les loyers pour qu'aux soucis de défendre la ville ne se joigne pas celui de l'impossibilité de payer un loyer .

L'une des premières mesures du gouvernement après avoir capitulé fut, en même temps qu'il ouvrait accès à la capitale aux armées allemandes, d'accompagner le retour des propriétaires à Paris par la suppression du moratoire sur les loyers et donc la réclamation de l'arriéré des mois de siège pendant lesquels les hommes défendaient les remparts, en même temps d'ailleurs qu'était supprimée la solde des gardes nationaux, puisqu'il n'y avait plus rien à défendre.

Ainsi on a vu des familles de soldats ayant supporté toutes sortes de privations pendant le siège être mises à la rue sans beaucoup de ménagements : les affaires reprenaient. Il fallait aussi payer aux Allemands la défaite.

Le dix-huit mars ce furent les événements que l'on connaît : craignant que le peuple de Paris après avoir tellement enduré des Allemands ne supporte pas à présent les rigueurs des créanciers, une expédition fut organisée par le gouvernement pour confisquer au peuple les canons que les Français avaient payé eux-même par souscription patriotique : ainsi les Parisiens voyaient la possibilité que les bouches à feu que par leurs sacrifices ils avaient offert à la France pour lutter contre les ennemis du pays soient retournées contre eux par le gouvernement pour bien protéger le déroulement du retour aux affaires.

(Etonnant? N'est-ce pas pourtant une méthode habituelle en régime capitaliste que les gens payent eux-mêmes par les taxes et les impôts les policiers qui les surveillent, les gaz lacrymogènes qui les asphyxient, les matraques qui matent leurs enfants, les tasers qui les foudroient et les émoluments des députés qui votent des lois restreignant leur liberté? )

La suite on la connaît, ça a été l'une de révoltes les plus épouvantablement réprimées de l'histoire de notre pays.

Je me pose des questions sur l'état moral d'un pays auquel d'un côté le gouvernant serine "tolérance zéro" et de l'autre côté et sans rire "il faut dépénaliser le droit des affaires".

J'ignore jusqu'où un tel discours de langue fourchue peut ainsi mener toute une nation et ne suis guère optimiste là-dessus.

Enfin, du moment qu'on n'ait pas la guerre...

Ugh.
15/12/2007
La guerre elle arrive mais pas avec les Allemands sont trop corrects eux...
15/12/2007
Citation:
pas avec les Allemands sont trop corrects eux.



Effectivement, l'histoire le prouve.
15/12/2007
Même Franco,
Même Hitler,
Même Pinochet

ne sont pas aller jusqu'à imposer aux hommes de rebaisser la lunette des WC derrière leur passage.


Les femmes, si
15/12/2007
j'ai rencontré des Allemands il y a moins d'un mois, et je t'assure nedcyl que si je m'étais attendu à trouver chez eux des petites particularités voire des particularismes dont certains de leurs ascendants sont venus en masses laisser quelques traces et souvenirs par chez nous en France j'aurais été très déçu!
15/12/2007
Je n'ai rien du tout contre les Allemands...

Je faisais juste un constat historique sur leur correction, comment dire, intrinsèque, vantée par Raist (qui sous-entendait donc que d'autres peuples seraient intrinsèquement moins corrects).

Pour ma part j'ai plutôt constaté ceci: il n'y a pas d'peuple correct ou incorrect par nature. Pour peu que les circonstances s'y prêtent, n'importe quel peuple peut ouvrir, n'importe quand, ses portes à la barbarie la plus sanglante.
15/12/2007
Citation:
Pour ma part j'ai plutôt constaté ceci: il n'y a pas d'peuple correct ou incorrect par nature. Pour peu que les circonstances s'y prêtent, n'importe quel peuple peut ouvrir, n'importe quand, ses portes à la barbarie la plus sanglante.


parfaitement exact, et les exemples ne manquent malheureusement pas
15/12/2007

Le pluriel ne vaut rien à l'homme et sitôt qu'on
Est plus de quatre on est une bande de cons
15/12/2007
Oui.

Mais on peut faire une belote.
15/12/2007
Citation:
Citation:
Le pluriel ne vaut rien à l'homme et sitôt qu'on
Est plus de quatre on est une bande de cons


est-ce en raison de cette spirituelle considération que les rassemblements de plus de deux personnes sur la voie publique étaient interdits sous Franco?
Répondre

Page 1

<< Précédent | Analyse bien intéressante| Suivant >>